Les Chemins de Traverse
Carrels 11C
CH - 2034 Peseux Neuchâtel

Vers une nouvelle alchimie de l’âme ?

Chemin de création

02 juin 2022

Vers une nouvelle alchimie de l’âme ?

Partitions cérébrales - 1
Partitions cérébrales - 2
Partitions cérébrales - 3
Partitions cérébrales - 4
Partitions cérébrales  - 5
Partitions cérébrales - 6
Partitions cérébrales - 7
Partitions Cérébrales - 8
Partitions cérébrales - 9
Partitions cérébrales - 10
Partitions cérébrales - 11

De passage à l'atelier des Carrels en fin de résidence [[P Partitions cérébrales]] le 13 mai 2022, Carole Baudin nous livre ses impressions en texte et en images.

Carole Baudin est Dr. en Anthropologie Sociale et Ethnologie ainsi qu'Enseignante-Chercheure Indépendante en Anthropotechnologie et Ergonomie de Conception Corps, Sens & Technique

Étrange univers fait de câbles et de sons…

La platine de fils multicolores de Pierre-Yves appelle spontanément le regard. A côté, sur l’écran de la tablette, ses pulsations cérébrales. Alpha, Bêta, Gamma oscillent très doucement. Il est concentré. Il danse avec les branchements. Autre danse ou pré-danse. Il établit des connexions, crée des liens d’une entrée à l’autre de sa platine, pour donner matière à ses effluves cérébrales.

Matthieu, joue de ses doigts. Sur le clavier du PC, il rythme le code pour que se synchronisent les ondes. Il est le maestro des disharmoniques douces et des asynchronicités rythmées. Quand ses doigts viennent titiller cette étrange harpe allongée, un univers peuplé d’échos suaves et mélodiques vous envoûte, contrastant avec sa posture repliée, concentrée. Presque dans l’étouffement du corps, pour que tout ressorte par les doigts caressant les cordes.

Entre câbles et cordes, ondes sinusoïdales et oscillations sonores chaotiques, tout est question de fils, de liens. Ces deux-là tissent ! Nouveaux alchimistes entre matière et immatière, entre gravité et apesanteur.

Pierre-Yves commence à onduler de la tête cernée de son diadème de capteurs. Oreilles tendues, la tête se balance en oscillant. Puis le corps entier se met en branle, autre mélodie, qui serpente avec le corps. Matthieu improvise, dans le ton. Les ondulations à la fois fluides et soudaines de Pierre-Yves viennent moduler, ponctuer, improviser avec le son de la harpe électrique.

Contraste saisissant ! D’un univers fait d’artefacts digitaux, je me retrouve embarquée dans un monde organique, envoûtant. Oui, ces deux-là sont des alchimistes, qui manipulent câbles, codes et cordes pour nous donner à entendre et toucher l’âme du danseur, mélange de l’expression de ses ondes cérébrales et corporelles… Expression profonde de lui, par et dans le geste dansé, dans la matière sonore qu’il façonne. Qu’ils façonnent avec les espaces immatériels. Sublimé par la lumière sonore de la harpe de Matthieu.